Messagerie « universelle » : Meta vante son intégration dans WhatsApp et Messenger

Messagerie « universelle » : Meta vante son intégration dans WhatsApp et Messenger

Pas de baskets

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Messagerie « universelle » : Meta vante son intégration dans WhatsApp et Messenger

Meta a apporté de nouveaux détails sur la façon dont les utilisateurs vont pouvoir connecter des messageries tierces dans Messenger et WhatsApp. Un effort semble avoir été fait pour simplifier autant que possible les manipulations. On ne sait toujours pas en revanche quelles messageries vont choisir de se connecter à cette infrastructure.

En vertu du DMA, Messenger et WhatsApp ont été nommés contrôleurs d’accès par la Commission européenne. Elles sont donc astreintes à certaines obligations spécifiquement liées à leur statut de services majeurs. En d’autres termes, « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ».

Contrairement à certaines entreprises – dont Apple, qui rechigne largement – Meta avait pris les devants. La société, assez bonne élève jusqu’à présent, avait annoncé ses plans pour les messageries avant l’entrée en vigueur du DMA. En février, elle apportait certains détails, puis remettait le couvert en mars. Il manquait cependant des détails sur la manière dont l’ensemble allait fonctionner.

Interconnexion de messageries

« Les autres services de messagerie nous ont clairement fait savoir que l'option permettant aux utilisateurs de se connecter avec des personnes utilisant d'autres applications devait être claire et facile à trouver », indique Meta dans un billet publié vendredi.

Dans Messenger et WhatsApp vont donc apparaître des notifications pour informer de l’existence de cette fonction. Chaque notification ne sera affichée qu’une fois par messagerie. Chaque fois qu’une nouvelle messagerie sera disponible dans Messenger et/ou WhatsApp, une notification liée sera affichée.

Meta dit également avoir « conçu un flux d'accueil simple pour les utilisateurs, qui leur permet d'en savoir plus sur les chats tiers et d'activer la fonctionnalité ». On pourra bien sûr modifier la liste des messageries connectées, révoquer les accès, etc. De manière générale, on pourra choisir le comportement de chaque boite de réception, mais Meta donne peu de détails sur ce point.

Du changement dans la gestion des conversations

Au printemps dernier, la vision de Meta était que les conversations provenant d’autres messageries seraient réunies dans une section à part. L’entreprise a changé d’avis, dans le bon sens.

Les utilisateurs pourront ainsi choisir de les maintenir dans une section séparée, pour ne pas les confondre, ou de les mélanger à la liste de WhatsApp. Dans ce cas, toutes les messageries arriveront au même endroit, avec un classement chronologique classique. L’équivalent de la boite de réception universelle dans certains clients email. Il semble même que le choix par défaut soit la liste combinée, bien que l’on ne puisse pas en être sûr pour l’instant.

Autre évolution, la présence de certaines fonctions de messagerie « enrichie ». Meta dit ainsi aller « au-delà des fonctionnalités "de base" requises pour une messagerie interopérable dans le cadre du DMA » en ajoutant les réactions, les réponses directes, les indicateurs de frappe et les accusés de réception.

Au cours de l’année prochaine – sans plus de précisions – ce sera au tour de la possibilité de créer des groupes. Meta ne précise pas si des contacts d’autres messageries pourront être mélangés au sein d’une même conversation groupée. Sans indication du contraire, il y a fort à parier que ce ne soit pas le cas. Il faudra en revanche attendre 2027 pour les appels vocaux et vidéo.

Il manque toujours des informations essentielles

Meta rappelle dans son billet que « la création de chats tiers est un défi technique », et que « la préservation de la vie privée et de la sécurité est une responsabilité partagée ». La société ajoute qu’il « reste beaucoup à faire ». Et pour cause, certaines informations ne sont toujours pas connues.

La plus importante est la liste des messageries qui seront effectivement interconnectées avec Messenger et/ou WhatsApp. Lors des premières annonces de Meta en février, la seule qui s’était exprimée était Threema. Basée sur le protocole Signal, cette messagerie est considérée comme sécurisée, en phase avec les demandes de WhatsApp notamment, qui exige la présence du chiffrement de bout en bout.

Une porte-parole avait confirmé que Threema avait bien été contactée par Meta. Cependant, l’intégration réalisée par WhatsApp, en l’état, n’était pas à la hauteur des standards de sécurité de Threema. On ne sait pas dans quelle mesure la situation a pu évoluer, aucune autre messagerie ne s’étant exprimée clairement sur le sujet.

Autre sujet sur lequel Meta n’a pas encore communiqué, le spam. Un problème pour l’ensemble des messageries, qui ont chacune leur architecture et leurs règles. Or, chaque messagerie interconnectée peut constituer un point d’entrée pour le spam.

Ajoutons-en un autre : les métadonnées. Car même si l’architecture mise en avant est censée préserver la confidentialité des échanges, on ne sait pas vraiment ce qu'il advient des précieuses informations périphériques.

Une architecture intéressante ?

Nous ne reviendrons pas en détail sur le détail du fonctionnement proposé par Meta. Bien que les annonces du début d’année se soient concentrées sur WhatsApp (.pdf), celle envisagée pour Messenger (.pdf) est largement similaire, avec l’utilisation de serveurs intermédiaires pour gérer les connexions entre services de messagerie.

La grande question est de savoir si ces autres messageries seront intéressées pour rejoindre Meta sur ses deux mastodontes, puisque Messenger et WhatsApp sont les deux messageries les plus utilisées au monde. Il n’est pas certain qu'elles se montrent enthousiastes, car cette connectivité pourrait entrainer une baisse des téléchargements et une « dilution » de leur plateforme.

On pourrait y voir un effet indésirable du fonctionnement du DMA : en faisant de Messenger et WhatsApp des contrôleurs d’accès, il les érige en plateformes de référence. On attend de voir plus concrètement comment l’ensemble fonctionnera et quels services annonceront une compatibilité pour vérifier la viabilité de cette architecture.

Meta, si elle ne communique pas sur les éventuelles négociations en cours, s’engage à répondre sous trois mois à toute demande d’interconnexion par une messagerie « tierce ».

Commentaires (15)


Lors des premières annonces de Meta en février, la seule qui s’était exprimée était Threema. Basée sur le protocole Signal, cette messagerie est considérée comme sécurisée, en phase avec les demandes de WhatsApp notamment, qui exige la présence du chiffrement de bout en bout.

Ajoutons-en un autre : les métadonnées. Car même si l’architecture mise en avant est censée préserver la confidentialité des échanges, on ne sait pas vraiment ce qu’il advient des précieuses informations périphériques.


Sauf erreur de ma part, Whatsapp chiffre les messages de bout en bout, mais pas les méta-données.

En tout cas c'est vraiment difficile d'échapper à Whatsapp. Refuser de l'adopter c'est de suite une réflexion "mais c'est la plus utilisée". Soit on s'asseoit sur ses principes, soit on s'isole (les discussions se faisant sans nous).
C'est impossible de chiffrer des méta-données. Ça n'a même aucun sens car c'est le fondement technique de la remise de message (de qui, pour qui et quand). La seule chose possible c'est de les minimiser et de "garantir" les supprimer comme Signal

marba

C'est impossible de chiffrer des méta-données. Ça n'a même aucun sens car c'est le fondement technique de la remise de message (de qui, pour qui et quand). La seule chose possible c'est de les minimiser et de "garantir" les supprimer comme Signal
Merci pour la correction :chinois:
En tout cas Whatsapp ne le fait pas :transpi:

Jarodd

Merci pour la correction :chinois:
En tout cas Whatsapp ne le fait pas :transpi:
C'est pour ça que les méta-données sont si importantes à ne pas donner entre toutes les mains. Le renseignement utilisait les fadettes c'était exactement des méta-données. Preuve qu'il suffit que de ça
En tout cas c'est vraiment difficile d'échapper à Whatsapp. Refuser de l'adopter c'est de suite une réflexion "mais c'est la plus utilisée". Soit on s'asseoit sur ses principes, soit on s'isole (les discussions se faisant sans nous).


C'était le cas pour Facebook pendant un packet d'année, mais on peux progressivement s'écarter du réseau social et quand même rester connecté avec ses amis sur Messenger par ex.
Qu'est ce qui pourrait pousser une messagerie à vouloir s'intégrer à Whatsapp/Messenger ? (vraie question)
L'interroperabilité. Ça intéresse seulement les organisations soucieuses de l'intérêt collectif
Ça donne quoi d'ailleurs le support du RCS dans WhatsApp ? Des annonces sur le sujet ?

Mare d'avoir les gens qui demandent à ce que tu crées un compte WhatsApp pour faire le moins echenge avec eux 😫
Ça donne quoi d'ailleurs le support du RCS dans WhatsApp ?


Ça a déjà été évoqué par Meta ?
J’en n’ai jamais entendu parlé.

Et je ne pense pas que le DMA parle de ça non plus.
D'après le site statista (avril 2024): les 3 messageries avec le plus d'utilisateurs sont dans l'ordre: whatsapp, wechat puis messenger.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi le DMA fonctionne dans ce sens. L'obligation devrait être de rendre WhatsApp intégrable dans les autres applications de messagerie.
Là, c'est comme si on forçait Apple à intégrer les applications des autres stores, mais en les laissant récupérer tout l'argent.
Si je veux contacter quelqu'un qui utilise WhatsApp mais que je ne veux pas l'installer, je ne vois pas ce qui change pour moi.
Tu n'as pas besoin de l'installer. Il suffit (mais c'est nécessaire) que ton appli de messagerie s'interface avec WhatsApp.

fred42

Tu n'as pas besoin de l'installer. Il suffit (mais c'est nécessaire) que ton appli de messagerie s'interface avec WhatsApp.
Si je comprend bien l’article, mais j’ai peut être mal compris, il faudra que la personne qui utilise WhatsApp se connecte à la messagerie.

De ce que je comprends, WhatsApp devient un client multi-messageries mais pour contacter un utilisateur via un autre protocole de messagerie, il faudra au préalable que l’utilisateur en question se soit lui même connecté à cette messagerie.

jpaul

Si je comprend bien l’article, mais j’ai peut être mal compris, il faudra que la personne qui utilise WhatsApp se connecte à la messagerie.

De ce que je comprends, WhatsApp devient un client multi-messageries mais pour contacter un utilisateur via un autre protocole de messagerie, il faudra au préalable que l’utilisateur en question se soit lui même connecté à cette messagerie.
Je ne comprends rien à ce que tu dis, mais j'ai l'impression que tu as mal compris.

Le but est que des utilisateurs de WhatsApp et des utilisateurs d'autres messageries puissent échanger entre eux chacun depuis sa messagerie.

Pour cela, il faut que Meta rende l'accès à ses utilisateurs par les autres messageries possible (C'est l'obligation faite par le DMA) et aussi que ces messageries utilisent cette possibilité en interconnectant leurs serveurs à ceux de Meta (C'est au choix des messageries autres de le faire ou non).
C'est dommage d'avoir abandonné le XMPP/Jabber vers 2012/2013 pour réinventer la roue 10 ans plus tard....

Remember la belle époque des messageries de tout les réseaux dans une seule app, im+ & co https://www.plus.im/ (d'ailleur je viens de voir que ça existe encore O.O), les messages Facebook dans les SMS sous windows phone 7 :iloveyou:
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